OBO 254 – Godefroid Bambi Kilunga / Prééminence de YHWH ou autonomie du prophète
Etude comparative et critique des confessions de Jérémie dans le texte hébreu massorétique et la “Septante”.
A la suite d’importantes découvertes à Qumrân (et dans le désert de Juda) de nombreux manuscrits bibliques et de leur publication progressive, plusieurs chercheurs ont voulu saisir l’occasion qui s’offrait ainsi pour reprendre à nouveaux frais l’étude de la LXX et réaffirmer son importance pour l’exégèse et sa place dans la compréhension de l’histoire la plus ancienne du texte biblique. La présente étude des confessions de Jérémie (on en dénombre habituellement 5 : Jr 11,18-12,6 ; 15,10-21 ; 17,12-18 ; 18,18-23 et 20,7-18) s’inscrit dans le cadre de cet effort scientifique qui tente de déterminer les rapports entre la LXX et le TM du livre de Jérémie. Le regard rétrospectif sur l’histoire de la recherche et la discussion sur la datation de la forme longue du livre de Jérémie qui en découle (chap. 1) vise à éclairer les différentes tendances majeures dans les travaux qui se consacrent à l’étude du livre de Jérémie. La partie centrale du livre (chap. 2) est consacrée à une étude comparative et critique détaillée de la forme textuelle hébraïque en TM et la forme textuelle de la LXX, dans le but de vérifier si le texte des confessions de Jérémie est proche ou éloigné dans les deux formes textuelles (TM et LXX). Nous cherchons ensuite à mettre en lumière (chap. 3), par une analyse approfondie de certains choix textuels opérés par chacune des deux formes textuelles, la manière propre dont chacune présente ou caractérise le personnage de Jérémie. Dans le dernier chapitre (chap. 4), nous nous demandons si l’étude des confessions peut éclairer le rapport chronologique (d’antériorité ou de postériorité) entre les deux formes textuelles et aider à établir un rapport de priorité de l’une par rapport à l’autre de ces deux formes textuelles et, éventuellement, de suggérer leur datation. Il ressort de cette étude synoptique minutieuse et critique faite sur les confessions que, de manière générale, les deux formes textuelles y représentent un texte commun. Le livre de Jérémie semble avoir gardé dans le TM comme dans la LXX des traces, des passages importants d’un livre conçu initialement pour être un seul et même livre. Néanmoins, les quelques différences (de type textuel et rédactionnel ou de type littéraire) relevées entre les deux formes textuelles (TM et LXX) dans les confessions ont permis de mettre en lumière le mouvement qui a surtout vu le texte évoluer du modèle hébreu de la LXX vers le texte hébreu massorétique. Quant à savoir quand et par qui ces retouches rédactionnelles ont été opérées, les indices relevés dans les textes parlent en faveur de la période ayant immédiatement suivi la fin de l’exil babylonien (à savoir la fin du 6e et le début du 5e siècle avant J.-C.) comme étant le moment le plus propice pour une activité littéraire d’une telle envergure.
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Following important discoveries made in Qumran (and in the Judaean desert) of numerous biblical manuscripts and their progressive publication, many scholars have resumed afresh the study of the LXX and endeavored to reaffirm its importance for the exegesis and its place for the understanding of the most ancient history of the biblical text. The present study of Jeremiah’s confessions (it is usually admitted that they are 5 in number: Jr. 11:18-12:6; 15:10-21; 17:12-18; 18:18-23; and 20:7-18) is set within the framework of this scientific enterprise which attempts to determine the relationship between the LXX and the MT of the book of Jeremiah. The retrospection of the research history and the subsequent discussion about the dating of the long form of the book of Jeremiah (chap. 1) aims at clarifying the different major trends in the works that are concerned with the study of the book of Jeremiah. The central part of the book (chap. 2) deals with a detailed comparative and critical study of the Hebrew textual form in the MT and the textual form of the LXX in order to verify whether the text of Jeremiah’s confessions is close or distant in the two textual forms. Also, by means of a deep analysis of some textual choices operated by each one of the two textual forms, we wish to bring to light (chap. 3) the particular manner in which each one of the two forms presents or characterizes Jeremiah. In the last chapter (chap. 4), we enquire whether the study of the confessions can clarify the chronological relationship between the two textual forms and can help to establish a relationship of priority of one textual form to another, and can eventually suggest a dating for these forms. It turns out of this meticulous and critical synoptic study done on the confessions that the two textual forms generally represent a common text. The book of Jeremiah seems to have kept in the MT as well as in the LXX traces and important passages of a book that was initially conceived to be one and the same single book. Nevertheless, some differences (be they of textual or of literary type), noted between the two textual forms (MT and LXX) in the confessions, have enabled us to enlighten the process through which the Hebrew LXX model evolved towards the Hebrew Masoretic text. As for knowing when and by whom these redactional changes were made, the observations presented in this study speak in favour of the period that immediately followed the end of the Babylonian exile, that is, the end of 6th century and the beginning of 5th century B.C., as being the most propitious time for a literary activity of such a scale.
2012, pages XVI-216,
ISBN 978-3-7278-1717-5
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