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OBO 278 – Jean-Marie Durand, Lionel Marti & Thomas Römer (eds.) / Colères et repentirs divins

Actes du colloque organisé par le Collège de France, Paris, les 24 et 25 avril 2013.

 

Ce colloque sur les « Colères et repentirs divins » a réuni des biblistes, des assyriologues, et des spécialistes de l’Égypte, de la Grèce et de la Rome antiques, ainsi que du monde arabe.
Le motif de la colère divine est en effet une thématique qui est partagée par toutes les civilisations anciennes et qui perdure encore aujourd’hui dans de nombreux discours religieux. Elle suppose l’existence originelle d’une faute suscitant la colère divine, qui se manifeste ensuite dans les malheurs et catastrophes survenant au cours de l’existence des individus ou des sociétés.
Plusieurs contributions portent sur la guerre et des destructions attribuées à la colère divine. La destruction de Jérusalem par les troupes babyloniennes en 587 av. J.-C. a abondamment été investie par le thème de la colère divine. Le lien entre catastrophe militaire et punition divine est largement répandu dans le Proche-Orient ancien, où de nombreux textes explorent aussi la possibilité d’apaiser les divinités.
La maladie constitue une autre expression de la colère divine abordée dans ce volume. Dans l’Égypte ancienne comme dans la Bible hébraïque, mais aussi à l’époque mamelouke, certaines maladies de peau présentent la particularité de manifester le courroux divin directement dans le corps du fautif présupposé.
Il existe également des textes, dans la Bible comme ailleurs dans le Proche-Orient, qui contestent l’idée d’un lien entre le malheur d’un groupe ou d’un individu et la manifestation de la colère divine.
S’il est largement admis que les dieux se mettent en colère, peuvent-ils également se repentir ? Si les dieux ne se repentent pas dans un sens chrétien du terme, ils peuvent néanmoins changer d’avis, éprouver un regret, faire preuve de mansuétude ou connaître l’apaisement. Cette idée est attestée par les psaumes pénitentiels dont des exemplaires inédits découverts à Mari ont été présentés pour la première fois durant le colloque. Il existe également des exemples pour la Grèce ancienne, alors que la situation à Rome semble se présenter différemment. Dans la Bible hébraïque, c’est surtout le livre de Jonas qui peut être lu comme une fable sur le repentir divin.

This colloquium brought together biblical scholars, specialists of ancient Mesopotamia, Egypt, Greece, Rome, and of the Islamic word. The motif of divine wrath is indeed a topic that can be found in almost all ancient civilizations, but is also often used in contemporary religious discourse. It presupposes that personal or collective faults provoke divine anger, which can manifest itself in political and military catastrophes but also in personal disasters.
Several articles deal with war and destruction as manifestations of divine wrath. In the Hebrew Bible the destruction of Jerusalem in 587 BCE is often understood as the result of Yhwh’s anger. In the ancient Near East, military catastrophes are seen to reflect divine punishment, such that certain texts explore the possibility of appeasing the gods. Illness is also explained as the consequence of the wrath of one or many gods. In ancient Egypt, and also in the Hebrew Bible as well as texts from the Mameluke period, particular skin diseases are understood as a material manifestation of divine anger that stigmatizes the supposed sinner’s body.
In ancient Mesopotamia as well as in the Bible, other texts criticize the idea of divine retribution, arguing that a collective or personal disaster cannot or should not be explained ‘logically’ in terms of divine punishment.
There seems to be little doubt that almost all deities can get angry quite easily, but what about divine repentance? Since the term repentance may have a strong Christian undertone, it might be preferable to speak of a change of mind, in which gods can also regret their acts, show mercy, or be appeased. This idea is found in two penitential psalms from Mari that are published for the first time in this volume. Examples from ancient Greece also demonstrate the appeasement of divine anger, whereas in ancient Rome the situation seems to have been somewhat different. In the Hebrew Bible, the book of Jonah can be understood as a parable about how Yhwh can or cannot change his mind.


Jean-Marie Durand
est Professeur honoraire du Collège de France, ancien titulaire de la chaire d’Assyriologie. Il a dirigé l’UMR 7192 (CNRS/Collège de France) jusqu’en 2011.
Lionel Marti est chercheur au CNRS en Assyriologie, membre de l’UMR 7192.
Thomas Römer est Professeur au Collège de France (Chaire des Milieux bibliques) et à l’Université de Lausanne (Bible hébraïque). Il est Vice-Administrateur du Collège de France et directeur de l’UMR 7192.

2016, pages X-393,
ISBN 978-3-7278-1785-4

 

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Peeters Publishers

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